Sunday, March 21, 2010

Duceppe Uses Evil Analogy To Legitimise Quiet Criticism of Laïciste Crazies

En lisant le texte du discours, j'ai l'impression que Duceppe s'est peut-être servi de cette analogie répugnante pour légitimer, et en quelque sorte, camoufler, un message en faveur de la laïcité ouverte, c.-à-d. en faveur, grosso modo, du Manifeste pour un Québec Pluraliste et des recommandations de B-T. Il se peut que les passages qui traitent d'une « nation inclusive et généreuse » ont été conçus afin de faire passer un message au PQ et aux pires ayatollahs fondamentalistes de la laïcité. Ces derniers savent très bien que lors de la Commission B-T le Bloc avait largement soutenu le positionnement des commissaires. D'ailleurs, Balthazar, signataire du Manifeste, n'est pas étranger au Bloc, et c'est l'un des conférenciers invités au Congrès.

Cet excès verbal demeure tout aussi disgracieux, même si Duceppe ait senti le besoin de s'en servir afin de camoufler sa position pluraliste, implicitement critique du PQ et.al., et de la rendre plus facile à avaler pour ses alliés. Le déshonneur n'est que plus noir si Duceppe sait très bien que de telles analogies sont malsaines, mais qu'il s'en serve pour critiquer, à mots couverts, les fondamentalistes laïcistes : se servir d'une forme d'extrémisme pour en contrer une autre est peu glorieuse, comme tactique. Il fera mieux de se tenir debout et de s'attaquer ouvertement aux bouffons laïcistes.

En tout cas, n'oublions pas que la position du Bloc en faveur d'une « laïcité ouverte », est telle qu'il avait déclaré :
la nécessaire neutralité de l’État implique-t-elle l’interdiction des symboles religieux pour l’ensemble des personnes à son service, y compris, par exemple, celles et ceux qui n’assument pas des fonctions en relation avec le public?

Nous ne le croyons pas.
On ne peut viser sans restriction l’ensemble des personnes à l’emploi de l’État, sans tenir compte de la nature de leur travail ou encore de la fréquence de leurs contacts avec le public. Sur quoi pourrait-on se baser, par exemple, pour affirmer que le port du foulard ou de la kippa par un médecin, ou encore par une personne qui travaille en dehors de tout contact avec le public, contrevient au principe de neutralité et brime la liberté de conscience de qui que ce soit? Une éducatrice de garderie qui porte un foulard islamique serait-elle moins respectueuse des droits des enfants que ses collègues qui n’en portent pas?

Et même leur définition des fonctions étatiques qui seraient affectées par l’interdiction de porter des signes religieux ostentatoires est très étroite, consistant uniquement des fonctions judiciaires, dans les faits. Je m'oppose à cette interdiction, mais j'admets que dans les circonstances, étant donné la nature du discours actuel, c'est assez minimaliste :
La seconde situation concerne les fonctions qui, par leur nature même, incarnent l’État et sa nécessaire neutralité pour assurer le respect des libertés fondamentales de conscience et de religion de tous les citoyens. C’est en particulier le cas des juges de tous les niveaux, incluant les cours municipales, et possiblement aussi de certaines autres fonctions liées à l’appareil judiciaire; c’est également le cas des policiers municipaux et de ceux de la Sûreté du Québec; c’est possiblement celui des dirigeants d’organismes publics liés à la protection des droits de la population, y compris les tribunaux administratifs. Il n’y a pas lieu de dresser ici une liste exhaustive des fonctions qui pourraient être ciblées par cette restriction. Mais le principe est clair : seules les fonctions qui, par leur nature même, doivent incarner la neutralité de l’État seraient visées par l’interdiction de porter des signes religieux ostentatoires.

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