Monday, August 16, 2010

Trudeau-Laurier vs Xénophobie



« Nos compatriotes, disait Laurier, ne sont pas seulement ceux dans les veines de qui coule le sang de la France. Ce sont tous ceux, quelle que soit leur race ou leur langue, tous ceux que le sort de la guerre, les accidents de la fortune, ou leur propre choix ont amenés parmi nous. »14-05-80, Centre Paul Sauvé, PET
   Alors, il faut dire, indépendant même de toute cette question alambiquée il faut dire NON à l'ambiguïté. Il faut dire NON aux subterfuges. Il faut dire NON au mépris, parce que c'est là qu'ils en sont rendus.
   On me disait que monsieur Lévesque, pas plus tard qu'il y a deux (2) jours disait que dans mon nom il y a Elliott et puis Elliott, c'est le côté anglais et ça s'explique que je suis pour le NON, parce que, au fond, voyez-vous, je ne suis pas un Québécois comme ceux qui vont voter OUI.
   Eh bien, c'est ça, le mépris, mes chers amis, c'est de dire qu'il y a différentes sortes de Québécois, c'est dire que les Québécois du NON ne sont pas d'aussi bons Québécois et puis ont peut-être un petit peu de sang étranger, alors que les gens du OUI ont du sang pur dans les veines. C'est ça le mépris et c'est ça la division qui se crée chez un peuple et c'est ça à quoi nous disons NON… (Applaudissements)
   Bien sûr, mon nom est Pierre Elliott Trudeau. Oui, Elliott, c'était le nom de ma mère, voyez-vous. C'était le nom des Elliott qui sont venus au Canada il y a plus de deux cents ans. C'est le nom des Elliott qui se sont installés à Saint-Gabriel de Brandon où vous pouvez encore voir leurs tombes au cimetière, il y a plus de cent (100) ans, c'est ça les Elliott.
   Et puis mon nom est québécois, mon nom est canadien aussi, et puis c'est ça mon nom. (Applaudissements)
   Laissez-moi vous dire le ridicule dans lequel cette sorte d'argumentation méprisante de monsieur Lévesque tombe, puisqu'il choisit de qualifier mon nom.
   Monsieur Pierre-Marc Johnson, c'est pourtant un ministre. Johnson, c'est-tu un nom anglais ou un nom français?
   Et puis Louis O'Neil, son ancien ministre, et puis Robert Burns, et puis Daniel Johnson, c'étaient-tu des Québécois, oui ou non?
   Et puis si vous regardez aux noms, je voyais dans le journal d'hier, que le président des Inuits québécois, les Esquimaux, ils vont voter NON eux autres. Bien, savez-vous son nom? C'est Charlie Watt. Ce n'est pas un Québécois? Ils sont là depuis l'âge de pierre, ils sont là depuis l'âge de la pierre. Ce n'est pas un Québécois, monsieur Watt? (Applaudissements)
   Et puis d'après le journal d'hier, le chef de la bande des Micmacs, à Restigouche, quinze cents (1500) Indiens, son nom à lui : Ron Maloney. Ce n'est pas un Québécois ? Ca fait rien que deux mille (2,000) ans qu'ils sont là, les Indiens. Ce n'est pas un Québécois?
   Mes chers amis, Laurier disait quelque chose en 1889, il y a presque cent (100) ans, qu'il vaut la peine de lire, ces quatre (4) lignes:
Nos compatriotes, disait Laurier, ne sont pas seulement ceux dans les veines de qui coule le sang de la France. Ce sont tous ceux, quelle que soit leur race ou leur langue, tous ceux que le sort de la guerre, les accidents de la fortune, ou leur propre choix ont amenés parmi nous.


"My Countrymen," said Laurier, "are not only those in whose veins runs the blood of France. My countrymen are all those people- no matter what their race or language- whom the fortunes of war, the twists and turns of fate, or their own choice, have brought among us."
14-05-80, Paul Sauvé Arena, PET:
   So then, one must say, leaving that whole convoluted question aside, one must say NO to ambiguity. One must say NO to tricks. One must say NO to contempt, because they have come to that.
   I was told that no more than two days ago Mr. Lévesque was saying that part of my name was Elliott and, since Elliott was an English name, it was perfectly understandable that I was for the NO side, because, really, you see, I was not as much of a Quebecer as those who are going to vote YES.
   That, my dear friends, is what contempt is. It means saying that there are different kinds of Quebecers. It means that saying that the Quebecers on the NO side are not as good Quebecers as the others and perhaps they have a drop or two of foreign blood, while the people on the YES side have pure blood in their veins. That is what contempt is and that is the kind of division which builds up within a people, and that is what we are saying NO to. (Applause)
   Of course my name is Pierre Elliott Trudeau. Yes, Elliott was my mother's name. It was the name borne by the Elliotts who came to Canada more than two hundred years ago. It is the name of the Elliotts who, more than one hundred years ago, settled in Saint-Gabriel de Brandon, where you can still see their graves in the cemetery. That is what the Elliotts are.
   My name is a Québec name, but my name is a Canadian name also, and that's the story of my name. (Applause)
   Since Mr. Lévesque has chosen to analyse my name, but let me show you how ridiculous it is to use that kind of contemptuous argument.
   Mr. Pierre-Marc Johnson is a Minister. Now, I ask you, is Johnson an English name or a French name?
   And Louis O'Neill- a former Minister of Mr. Lévesque's and Robert Bruns, and Daniel Johnson, I ask you, are they Quebecers, yes or no?
   And, if we are looking at names, I saw in yesterday's newspaper that the leader of Quebec's Inuit, the Eskimos, they are going to vote NO. Do you know what the leader's name is? His name is Charlie Watt. Is Charlie Watt not a Quebecer? These people have lived in Quebec since the Stone Age; they have been here since time immemorial. And Mr. Watt is not a Quebecer? (Applause)
   And, according to yesterday's newspaper, the chief of the Micmac Band, at Restigouche, the chief of fifteen hundred Indians- what is his name? Ron Maloney. Is he not a Quebecer? The Indians have been there for a good two thousand years. And their chief is not a Quebecer?
   My dear friends, Laurier said something in 1889, nearly one hundred years ago now, and it s worth taking the time to read these lines:
   "My Countrymen," said Laurier, "are not only those in whose veins runs the blood of France. My countrymen are all those people- no matter what their race or language- whom the fortunes of war, the twists and turns of fate, or their own choice, have brought among us."

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