The sweetest thing: "Rabbi Hillel Yisraeli playing guitar at Gilan and Chava's wedding"
PS. Suite au vote de la Chambre des communes, ce blogue suspend opération pendant un bout, à moins qu'il y ait quelque chose d'extraordinaire qui se produit. Le résultat fut prévisible, mais il fallait qu'on le voit de nos yeux, pour le croire. Les libéraux ayant refusé de débattre de la mission quand ils avaient la chance, le blogue s'est suspendu, jusqu'à ce que le Bloc ait soumis sa motion, permettant le vote nécessaire. Quoique sachant fort bien qu'il était assez sûr que la motion du Bloc serait défaite, il fallait demeurer logique, et conséquente. Tant qu'il y avait de l'espoir pour que les députés se montreraient dignes de leur fonction, on se devait de lutter. Mais voilà, par leur vote ou par leur absence, une majorité des députés de la chambre des représentants du peuple canadien a voté pour condamner des canadiens à se faire blesser et à se faire tuer, sachant pertinemment bien que la cause est perdue, et que nos efforts sont en vain, que le Canada et l'OTAN se retireront éventuellement sans laisser un héritage productif permanent. Nos efforts sont des châteaux de sable qui disparaîtront avec le retour inévitable de la marée intégriste qui nous succédera.
Voter contre la volonté populaire est légitime, si notre vote est l'expression honnête de notre propre conscience. Ce n'est pas le cas, ici. En 2001, ou 2003, ou 2005, ou 2006, ou même, en 2008, il était possible de croire qu'une majorité des députés pensaient (toujours) que la mission afghane était sensée, en toute honnêté. Mais pas en 2010. Les preuves de la folie de cette aventure sont devenues tellement accablantes qu'il faudrait prendre nos députés pour des imbéciles, au sens technique, pour leur croire aujourd'hui quand ils disent que cette mission est sensée. Harper l'admet lui-même, qu'au fond, il s'oppose à la prolongation de la mission. Les députés ne sont pas des morons, malheureusement. C'est bien pire. Ils sont, dans la majorité, de toute évidence, des colonisés et des peureux. Ils savent que cette mission est insensée, du point de vue d'un Canada souverain. Mais ils sont convaincus qu'ils doivent la prolonger, de peur des conséquences internes et externes. Les considérations politiques internes sont minables. Et les peurs des répercussions externes sont fausses, les conséquences de l'intériorisation d'une perspective de colonisé. Personne n'a toujours pas expliqué le calcul de la valeur des vies canadiennes relative aux possibles répercussions externes, c.-à-d., américaines. Si au moins ils avaient cette honnêté-là.
On ne voit pas comment on peut passer à autre chose comme si rien n'y était. On envoie des canadiens en zone de guerre, sachant que certains seront blessés et tués pour une cause perdue, afin de plaire aux américains, ou, pire encore, afin de plaire à la direction de son parti. Puis on va discuter de la santé, de l'éducation, etc., comme si rien n'y était? Une obscénité. EFL refuse.
Toute décision de politique publique est une décision de vie et de mort. Mais généralement, les uns et les autres peuvent argumenter de bonne foi et de bonne volonté, plus ou moins, sans savoir qui a raison et qui a tort à l'avance. Mais la guerre, c'est un cas clair de A à B. On connaît les conséquences. Donc, on doit faire preuve d'un jugement sérieux, des perspectives intellectuelle et morale. Vu, pour les raisons minables évoquées, le manque de sérieux démontré par les députés, il devient difficile de prendre la politique fédérale au sérieux. Si nos députés ne sont pas en mesure de se comporter dignement quand il est question de la guerre et de la paix, de la vie et de la mort, pourquoi, et comment, continuer de faire de la politique? On ne voit pas de réponse immédiate.
Pas question d'abandonner la chose politique, pourtant. Il y a toujours de l'espoir. Mais il faudra s'y prendre différamment, puisque le problème est structurel et psychologique. Donc, si on se retire de la lutte partisane pendant un moment, ce n'est pas pour abandonner le combat politique, mais pour mieux lutter, en fait. Et il y a déjà quelques projets qui mijotent pour remédier aux problèmes profonds. Ils seront dévoilés, le moment venu.
Il ne faut pas perdre de vue, quand même, que les opposants à cette guerre, en forçant le tenu d'un vote, et d'un examen plus méticuleux des faits et des arguments invoqués pour la justifier, ont déclenché un processus qui devrait, normalement, s'ils tiennent bons, mener à la fin de l'implication canadienne en 2014, sauvant ainsi quelques vies canadiennes. Ne s'y méprenant pas, l'OTAN / les USA reviendront certainement nous voir en 2012-2013 pour nous demander de laisser quelques forces pour trois ans de plus... L'excellent travail des députés qui ont su résister à la prolongation actuelle aurait pour conséquence que l'on saura résister à ces pressions, finalement. On félicite ces députés de leur travail dans ce dossier existentiel.
Nous ferons notre part, de notre façon. Et si on ressent le besoin, ce blogue sera réactivé. On le laisse en opération quelques heures encore, pour que ceux qui s'y intéressent puissent prendre connaissance du charmant vidéo inspirationnel çi-haut, et des deux en bas.
On a fait la connaissance d'une chanson qui évoque bien la solution au long-terme, avec le fédéralisme, pour le Canada et pour la planète. On admire sa tension rythmique inhérente, qui accompagne admirablement les lyriques - un peu comme Sinatra, il y a une lutte interne dans le rythme, le beat, la vitesse, illustrant ainsi le même conflit social qui y est invoqué. En plus, le brin d'humour du doigt dans l'oeil du CIA est à saluer. Les deux vidéos suivants sont les meilleurs qu'on a pu trouvés, le premier, gamin, innocent et drôle, le second, didactique et évocateur (le STOP n'est pas mal non plus). C'est ça le Canada. C'est ça le pays. C'est ça le peuple. Ils méritent mieux. Fais ce que dois.
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