M. Guy André (Berthier—Maskinongé, BQ):
Monsieur le Président, je vous signale que je vais partager le temps dont je dispose avec le député de Chicoutimi—Le Fjord.
J'interviens aujourd'hui, en cette journée de l'opposition allouée au Bloc québécois, sur un sujet qui préoccupe plusieurs Québécois et Canadiens, soit la prolongation de la mission canadienne en Afghanistan.
Selon la volonté du Parti conservateur et du Parti libéral, ce sera le seul moment qui nous sera accordé pour parler de cette mission qui, selon cette entente entre les libéraux et les conservateurs, se prolongera jusqu'en 2014.
Nous avons constaté que ce gouvernement conservateur, en catimini et avec les libéraux, a signé une entente sur la prolongation de cette mission. Ces deux partis se sont entendus pour ne pas soumettre la prolongation de la mission en Afghanistan à un vote à la Chambre.
Je suis fier aujourd'hui de faire partie du Bloc québécois. En cette journée de l'opposition, le Bloc présente une motion afin qu'il y ait un certain débat autour de la mission en Afghanistan.
Nous aurions aimé que ce soit le gouvernement conservateur qui le propose, dans le respect de sa plateforme électorale de 2006, en vertu de laquelle tout prolongement de la mission en Afghanistan devait être soumis à un vote à la Chambre. À maintes reprises dans ses déclarations, le premier ministre a dit que cette mission militaire se terminerait en 2011, et le ministre des Affaires étrangères a également fait des déclarations à cet effet.
C'est dommage de tenir le débat sur cette mission en cette journée de l'opposition allouée au Bloc québécois, alors que le gouvernement a fait plusieurs déclarations et s'est engagé à ce que tout déploiement de force militaire en Afghanistan soit soumis à un vote.
C'est dommage parce que nous traversons une période où les gens sont de plus en plus cyniques envers la politique et de plus en plus méfiants envers les politiciens. Ils croient de moins en moins les politiciens. Nous sommes ici à la Chambre en train de faire un débat qui ne devrait pas avoir lieu étant donné qu'on s'était entendus. Même le premier ministre a dit ouvertement que tout prolongement de la mission en Afghanistan devrait être soumis à un vote. Malheureusement, ce n'est pas le cas.
Toute prolongation devrait être soumise à un vote parce que nous sommes des élus parlementaires. Nous sommes 308 députés à la Chambre, et nous représentons tout près de 100 000 électeurs qui nous ont élus pour nos idées. Nous avons participé à des débats au cours de plusieurs campagnes électorales. Personnellement, comme tous mes collègues députés du Bloc québécois, j'ai affronté des conservateurs, des libéraux, des néo-démocrates et des candidats d'autres partis lors de ces débats. Les gens que je représente dans Berthier—Maskinongé m'ont élu parce qu'on a justement parlé de la mission en Afghanistan lors de ces nombreux débats auxquels j'ai pris part en campagne électorale.
Nous avons parlé de l'aide aux personnes sans emploi et nous avons parlé des budgets du Supplément de revenu garanti. Nous avons pris part à plusieurs débats. Je représente ces gens de Berthier—Maskinongé. Mes collègues du Bloc québécois, les gens de Berthier—Maskinongé et les citoyens de l'ensemble du Québec sont contre la prolongation de la mission en Afghanistan. On a vu dans un sondage que plus de 70 ou 75 p. 100 des Québécois s'y opposent.
Malheureusement, certains députés conservateurs du Québec, qui sont toujours soi-disant au pouvoir et qui suivent encore volontairement la ligne de ce gouvernement, ont voté contre la volonté des Québécois pour ce qui est de la prolongation de la mission en Afghanistan.
(1520)
Le premier ministre a fait de nombreuses déclarations. Dans le discours du Trône de 2007, il avait déclaré:
Le Parlement a approuvé la poursuite de la mission des Forces canadiennes jusqu'en février 2009, et notre gouvernement a clairement indiqué à la population canadienne et à nos alliés que tout futur déploiement militaire devrait lui aussi recevoir l'appui de la majorité des députés.
Or que fait le gouvernement? En catimini, il s'entend avec les libéraux et il évite d'affronter le Parlement ainsi que la population québécoise et canadienne. Au fond, il évite d'affronter l'opinion et les valeurs des Québécois et des Canadiens qui sont contre cette mission militaire en Afghanistan.
Malgré ce que peuvent nous dire le gouvernement conservateur et les libéraux aujourd'hui, on parle ici de formation de militaires et de policiers afghans. Lorsqu'on a parlé de prolonger la mission pour former des policiers et des militaires afghans, le général Hillier a clairement dit il y a deux semaines qu'on ne pouvait pas le faire sans se retrouver en situation de combat. Ce n'est pas un bloquiste ni un député de la Chambre qui l'a dit, mais un général qui a été sur le terrain, en Afghanistan.
Selon moi, ce qu'a dit un chef d'état-major de la Défense est plus crédible que tout ce qu'on peut dire à la Chambre. Depuis quelques années, l'armée française forme des militaires afghans, et plus de 50 militaires français ont été tués dans ces missions de formation.
Qu'on soit d'accord ou non avec l'un ou l'autre des partis concernant la mission en Afghanistan, il faut faire un débat. Lorsqu'on engage des sommes importantes dans des missions militaires et qu'on y envoie des troupes, des gens de notre pays, des Québécois et des Canadiens se battre et risquer leur vie, je considère qu'il est d'une importance capitale qu'il y ait du moins un vote à la Chambre.
Nous sommes 308 députés ici et nous représentons tous les Québécois et les Canadiens, et nous évitons un vote là-dessus. Nous envoyons des militaires risquer leur vie. Je suis convaincu que les militaires qui donneront de la formation en Afghanistan risqueront leur vie. Je crois sincèrement qu'on doit tenir un vote.
Dans Le Canada d'abord, la politique étrangère militaire du gouvernement est mal définie. On ne sait pas trop pourquoi on fait des dépenses militaires exorbitantes.
(1525)
Ce n'est pas défini. Pourquoi achète-t-on plusieurs appareils militaires? C'est difficile à comprendre.
Parallèlement, et en terminant, j'aimerais que ce gouvernement puisse bien sûr servir les missions militaires, mais aussi qu'il se préoccupe avec autant d'intérêt des anciens combattants lorsqu'ils reviennent et qui ont souvent un manque de ressources surtout lorsqu'ils ont une blessure ou souffrent d'un handicap quelconque.
[Traduction]
[Table des matières]
L'hon. Laurie Hawn (secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale, PCC):
Monsieur le Président, j'ai écouté attentivement mon collègue d'en face. J'aimerais répondre à plusieurs choses qu'il a dites, mais je me limiterai à la question de la formation.
Nous avons maintes fois entendu parler de ce qui est arrivé aux Français. Il ne fait aucun doute que des Français, et des Canadiens, ont perdu la vie au cours de leur formation. Il s'agit de la formation donnée dans le cadre de la mission de mentorat opérationnel et de liaison, pendant laquelle nous sommes en fait sur le terrain avec l'armée nationale afghane, tout comme ce que faisaient les Français dans leur secteur. Le Canada, et la France, ont perdu des militaires pendant cette formation.
Il ne s'agit pas de la formation qui sera donnée après 2011. Nous serons en garnison, nous effectuerons les mêmes manoeuvres de base de l'infanterie et de l'artillerie qu'on enseigne à Gagetown et ailleurs, et nous donnerons la même formation de base en communications qu'on retrouve à ces endroits.
Quand donc le député et les autres députés de son parti, tous un peu durs de la feuille, le comprendront-ils enfin, et quand cesseront-ils d'induire les députés et la population en erreur en leur faisant croire que le Canada donnera de la formation au combat autre que la formation de base?
(1530)
[Français]
[Table des matières]
M. Guy André:
Monsieur le Président, je ne sais trop ce que le Canada va faire dans le cadre de cette mission militaire et je vais dire pourquoi. Ce gouvernement nous ment depuis le tout début des votes qui ont eu lieu ici, à la Chambre. Je pense au gouvernement, au premier ministre, et au ministre des Affaires étrangères, qui faisait la déclaration suivante:
[Traduction]
Nous avons indiqué clairement que...
[Table des matières]
L'hon. Laurie Hawn:
Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Je signale que le fait d'accuser le gouvernement de mentir est non parlementaire. Je demande au député de retirer sa remarque.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Barry Devolin):
Comme j'étais en train de prendre place au fauteuil lorsque la remarque a été faite, je n'ai pas entendu ce que le député a dit. Je demande toutefois aux députés de respecter les règles sur le langage parlementaire.
[Français]
[Table des matières]
M. Guy André:
Monsieur le Président, alors, j'aimerais tout simplement lui demander de répondre à une déclaration du ministre des Affaires étrangères. Au moins, les auditeurs pourront l'interpréter. Celui-ci disait:
[Traduction]
Nous avons indiqué clairement que nous n'aurons plus de présence militaire [en Afghanistan] après 2011. Par conséquent, il n'est pas nécessaire de tenir un débat à la Chambre.
[Français]
Ça, c'est une déclaration du ministre des Affaires étrangères. Je ne sais pas si c'est mentir ou pas ou si ces propos doivent être mis en doute, mais c'est quand même une déclaration faite ici en mars 2010.
Il n'y a pas de vote ici à la Chambre par rapport à cette mission. Il y a une entente entre les libéraux et les conservateurs, faite en catimini, pour éviter la tenue d'un débat au sujet de la mission. C'est aujourd'hui un moment privilégié que cette journée d'opposition du Bloc québécois pour tenir malheureusement un court débat parce que le parti au pouvoir ne veut pas en parler.
[Traduction]
[Table des matières]
M. Jim Maloway (Elmwood—Transcona, NPD):
Monsieur le Président, je ne sais pas combien de preuves il faudra donner au gouvernement pour le convaincre que le gouvernement afghan est corrompu. Selon l'indice des perceptions de la corruption établi en 2010 par l'organisme Transparency International, l'Afghanistan se trouve au 176e rang sur une liste qui compte 178 pays.
En janvier ou février dernier, je me souviens qu'une femme médecin, qui s'était présentée contre Karzaï aux élections présidentielles, a témoigné devant un comité du Sénat. Elle a déclaré qu'à sa connaissance, au moins deux employés du gouvernement afghan avaient acheté des maisons à un demi-million de dollars chacune: une à Vancouver et l'autre à Toronto, je crois.
Quand va-t-on enfin s'ouvrir les yeux et se rendre compte que le Canada dépense 18 milliards de dollars pour aider un gouvernement qui est essentiellement corrompu?
[Français]
[Table des matières]
M. Guy André:
Monsieur le Président, on connaît effectivement les problèmes de ce gouvernement en ce qui a trait aux droits de la personne et de la justice en Afghanistan. Beaucoup de travail reste à faire. Cela aurait pu faire partie d'une mission diplomatique ou d'une mission plutôt humanitaire, de manière à soutenir l'effort du gouvernement afghan. La mission aurait pu permettre de mettre en place des mesures de renforcement du secteur de la justice, de faire la promotion des droits de la personne et d'en assurer la protection. C'est un travail qui aurait très bien pu se faire par l'intermédiaire d'une mission non militaire. Ce n'est pas le cas présentement. Cela ne semble pas être la préoccupation du gouvernement.
[Table des matières]
M. Robert Bouchard (Chicoutimi—Le Fjord, BQ):
Monsieur le Président, ce n'est pas la première fois que j'ai la chance de m'exprimer sur la guerre en Afghanistan et le rôle du Canada dans cette mission militaire. Depuis quelques années, c'est sans aucun doute l'un des sujets, ici à la Chambre des communes, qui a fait couler le plus d'encre. C'est un peu normal car la mission du Canada en Afghanistan a non seulement changé au cours des années, mais la population en général ne sait pas véritablement ce qui se passe sur le terrain.
Lors de mes discours précédents, c'est-à-dire en 2006 et en 2007, je plaidais pour que la mission en Afghanistan et sa durée soient mieux définies. Voici un extrait du discours d'avril 2007:
Tout ce qui importe, c'est de redéfinir le mandat des militaires en Afghanistan. Il faut être capable de mesurer les progrès réalisés. Car, dans cette optique, si l'on ne connaît pas les progrès réalisés, il devient évident que l'opinion publique ne tiendra seulement compte que des pertes de vies humaines que nous subissons.
Aujourd'hui, nous avons une promesse brisée. La mission devait prendre fin en 2011, mais voilà qu'on discute d'une prolongation de cette mission. La motion déposée par le Bloc québécois aujourd'hui veut rappeler que les parlementaires et le gouvernement ont pris l'engagement de finir la mission militaire en Afghanistan en 2011 et qu'ils doivent tenir cet engagement.
À deux occasions le gouvernement conservateur a assuré à la population du Québec et du Canada qu'en 2011, cette mission prendrait fin, que la mission de combat serait terminée et que tout changement de décision serait soumis à un vote, ici même, à la Chambre des communes. Or il est tout à fait inacceptable que le gouvernement décide unilatéralement de prolonger la mission au-delà de 2011. En agissant ainsi, en évacuant le débat du Parlement, le gouvernement conservateur bafoue la démocratie. Les parlementaires représentent la démocratie au Québec et au Canada. Il est primordial que le gouvernement se prononce avant d'adopter une telle décision.
Dans ma circonscription de Chicoutimi—Le Fjord, il y a la base militaire de Bagotville. Lorsque l'on a une base militaire dans son comté et que l'on côtoie fréquemment des militaires, on est davantage exposé à la réalité et à la vie de ces mêmes militaires. Je suis persuadé qu'une majorité de la population de mon comté n'est plus favorable à la prolongation de la mission en Afghanistan. Même si le gouvernement conservateur utilise les mots « mission de formation de l'armée afghane », cette mission aura un caractère militaire.
La mission en Afghanistan n'est facile pour personne, y compris les membres des familles, les enfants et les amis des militaires. C'est une réalité que le militaire connaît et accepte lorsqu'il s'engage dans les Forces canadiennes. Si le gouvernement s'acharne à poursuivre une mission militaire, il y aura un coût important pour la société, tant du côté du capital humain que du côté social, qui voit plusieurs jeunes dans un conflit s'éternisant.
En 2007 et en 2008, j'étais membre du Comité permanent de la défense nationale qui s'est, à l'époque, penché sur le processus d'acquisition de matériels et d'équipements, mais aussi sur les progrès de cette même mission en Afghanistan. Tous les mois, nous recevions des autorités militaires qui nous expliquaient les réalisations du Canada et nous faisaient rapport sur l'évolution et la progression des forces de la coalition.
(1535)
Il y avait une contrepartie, un autre côté à la médaille. Plusieurs organismes humanitaires sont venus contredire les informations données par les militaires sur les reculs et l'opinion afghane défavorable aux démarches des pays impliqués dans cette guerre. Je dois dire qu'il était très difficile d'obtenir de l'information précise ou des photos sur les travaux réalisés. L'on devait se fier aux débriefings qu'on recevait.
En mai 2008, des membres du Comité permanent de la défense nationale ont pu se rendre sur place pour se faire une meilleure idée de l'avancement de la situation. Lors de notre visite de quelques jours en Afghanistan, j'ai eu la chance de véritablement comprendre et de voir la situation sur le terrain. Nous avons rencontré les autorités afghanes et vu les conditions difficiles dans lesquelles vivait la population civile, la pauvreté du pays et la tension permanente à Kandahar.
Je retiens une chose du message qui nous a été transmis par le conseil de la province de Kandahar: laissez chez vous vos grosses machines, vos ouvriers qui réalisent en peu de temps des routes, des ponts, des écoles. Laissez notre population et nos ouvriers construire ces infrastructures. Le temps des réalisations sera plus long pour nous, mais ça n'a pas d'importance. Nos pères de famille vont pouvoir nourrir leurs enfants et leur famille en y travaillant.
Après avoir passé quelques jours en Afghanistan, j'ai mieux compris les difficultés et les réalités quotidiennes des militaires qui sont toujours sur un pied d'alerte. Chaque déplacement à l'extérieur des zones sécurisées des Forces canadiennes devient une mission dangereuse.
Lors de mon retour, j'ai compris que si l'on ne mettait pas un terme à cette mission militaire, le Canada pourrait être là pour plusieurs années encore. C'est un pays qui figure au bas du classement de l'indicateur du développement humain et qui doit être reconstruit. D'ailleurs, les autorités afghanes et les pays de la coalition savent depuis assez longtemps que le Canada, après 2011, va se retirer des opérations militaires.
Si l'on se souvient bien, en 2007, l'objectif de fond de la coalition internationale et de l'OTAN était de reconstruire l'économie et la démocratie, et faire de l'Afghanistan un État viable. Pour y arriver, le Canada a tenté de jouer un rôle de leader dans la distribution de l'aide humanitaire et la reconstruction de ce pays.
Je suis persuadé que les militaires canadiens ont joué un rôle important en Afghanistan depuis 2001, mais il est temps de passer à autre chose et d'apporter un soutien strictement civil aux autorités afghanes. Notre effort est fait. Nous avons payé cher en vies humaines et en coûts monétaires.
La population du Québec n'est pas dupe. Si la majorité des Québécois veut mettre un terme immédiat à la mission militaire du Canada en Afghanistan, c'est qu'elle constate que cette guerre a très peu progressé.
En terminant, voici la position du Bloc. Il va de soi que nous sommes favorables à cette motion. Nous voulons mettre un terme définitif à cette mission militaire, mais on pourrait envisager une mission civile pour aider le peuple afghan.
(1540)
[Traduction]
[Table des matières]
M. Deepak Obhrai (secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères et de la ministre de la Coopération internationale, PCC):
Monsieur le Président, cette question a été débattue pendant tout l'avant-midi. Le gouvernement a exposé très clairement sa position, et nous avons discuté d'un grand nombre des points soulevés par le Bloc. Évidemment, les députés bloquistes font la sourde oreille. J'écoute les interventions depuis ce matin. J'ai remarqué un thème récurrent chez les députés du Bloc et du NPD qui entre en contradiction avec cette motion. Ils soutiennent que, premièrement, il n'y a pas de débat à la Chambre et que, deuxièmement, il n'y aura pas de vote à la Chambre.
Je ne comprends pas. À leur avis, que sommes-nous en train de faire à la Chambre en ce moment même? Nous sommes en train de débattre de la mission. Peu importe s'ils profitent d'une journée de l'opposition pour soulever cette question. Nous sommes en train d'en débattre. Le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense nationale et les porte-parole du Parti libéral et du Bloc ont tous exposé leurs positions. Par conséquent, nous sommes en train de débattre de cette question. Je ne sais pas pourquoi ils n'arrêtent pas de prétendre le contraire.
Deuxièmement, ils disent qu'un vote doit se tenir à la Chambre, que c'est ainsi que s'exprime la démocratie. Or, il y aura un vote à la Chambre sur cette motion. La semaine prochaine, nous tiendrons un vote sur cette motion. Il faudra ensuite qu'ils prennent acte de la décision de la majorité des parlementaires. Ils prétendent que c'est la majorité qui doit se faire entendre. Par conséquent, c'est la majorité qui s'exprimera.
Voici ma question pour le député: acceptera-t-il les résultats du vote sur cette motion la semaine prochaine, lorsque la majorité s'exprimera?
(1545)
[Français]
[Table des matières]
M. Robert Bouchard:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
La réponse est oui. Au Bloc québécois, nous écoutons la population, contrairement à ce parti-là qui n'écoute pas la population. La population du Québec est opposée à cette mission militaire en Afghanistan et elle veut que cette mission se termine.
Le Canada a investi beaucoup dans cette mission et a connu beaucoup de pertes humaines. L'effort militaire du Canada est terminé. Le Canada doit avoir une mission civile et humanitaire pour aider véritablement le peuple afghan.
[Traduction]
[Table des matières]
M. John Rafferty (Thunder Bay—Rainy River, NPD):
Monsieur le Président, c'est intéressant. Vers la toute fin de son intervention, j'ai eu l'impression que le député exprimait les préoccupations de la population de tout le Canada, qui se demande quand en verrons-nous la fin, le cas échéant et si c'est possible.
J'ai quelques citations que j'aimerais que le député commente, s'il le veut bien.
La première est ce que le premier ministre a dit lorsqu'il a présenté sa motion demandant de prolonger la guerre jusqu'en 2009:
La prolongation de la mission, advenant l'adoption de la motion, couvrira la période allant de février 2007 à février 2009, date à laquelle nous prévoyons une transition du pouvoir en Afghanistan même.
Puis, un peu plus tard, le 13 février 2008, la position du Parti libéral a été exprimée très clairement en ces termes: « Nous disons qu'il n'y a pas de solution militaire en Afghanistan. »
J'aimerais que le député commente, peut-être, ces deux déclarations et nous dise s'il pense que la mission finira un jour.
[Français]
[Table des matières]
M. Robert Bouchard:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
La population du Québec et même celle du Canada est effectivement préoccupée par cette mission militaire et la désapprouve. Le gouvernement conservateur utilise des mots tels que « formation de l'armée afghane » pour envelopper la chose. Tous les spécialistes reconnaissent que lorsqu'on forme des militaires, on doit aller au front. Et quand on va au front, on perd des ressources, on perd des militaires, on perd des vies.
Le premier ministre avait pris un engagement lors de sa campagne électorale de 2006 en indiquant que le Parlement devait se prononcer et, par la suite, il y a eu d'autres engagements. Malheureusement, le gouvernement conservateur et son premier ministre n'ont pas respecté ces engagements.
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