À ras la barbe!
Benoit Renaud, enseignant à Gatineau
Le projet de loi 94, présentement à l'étude à l'Assemblée nationale, vise à obliger les personnes qui offrent ou reçoivent des services publics à le faire «à visage découvert». Il s'agit de ne plus tolérer des pratiques marginales comme le port du voile intégral islamique. Mais qu'en est-il de la pratique fort répandue consistant à se cacher le visage derrière un voile capillaire permanent?
Le gouvernement Charest devrait être clair dans ses intentions et indiquer que l'adoption de ce projet de loi signifierait la fin du port de la barbe dans la société québécoise. Cette pratique archaïque et éminemment sexiste constitue une concession symbolique aux idéologues fondamentalistes, ainsi qu'un obstacle à l'identification des personnes, inacceptable dans une société laïque et démocratique.
Il est bien connu que les hommes musulmans intégristes sont obligés de se laisser pousser une barbe. Tout le monde a en tête le visage hirsute de Oussama ben Laden. Le port de ce symbole de modestie devant Dieu est commun à plusieurs religions, toujours dans leur interprétation la plus orthodoxe, que ce soit le judaïsme, le culte sikh ou la religion des rastas jamaïcains.
La barbe est un symbole universel indiquant l'appartenance à un courant religieux fondamentaliste. Avec la montée des fondamentalismes dans le monde depuis quelques décennies, ce genre de laisser-aller n'a plus sa place. Une barbe, aujourd'hui, c'est un symbole religieux, peu importe l'intention de celui qui la porte.
Est-il nécessaire de rappeler le caractère sexiste de la pilosité faciale? Il est impossible pour la plupart des femmes, et mal vu pour les autres, de se laisser pousser des poils sur le visage. Il est impératif, dans une société égalitaire de se débarrasser de ce dernier vestige d'une époque révolue.
Dans le projet de loi 94, un des critères à partir desquels les administrateurs de services publics devront refuser les demandes d'accommodement est l'identification des personnes. On s'objecte à ce que certaines femmes portent un bout de tissu qui leur cache en partie le visage. Mais au moins, ce tissu peut être retiré en un clin d'oeil lorsque nécessaire. Tandis que la barbe est pratiquement inamovible.
Rien de plus facile pour un barbu de manipuler les autorités avec des identités multiples.
Au nom de la laïcité, de la lutte contre l'intégrisme, de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la sécurité de nos espaces publics, le gouvernement se doit donc d'interdire définitivement cette pilosité masculine déplacée. Seul le rasoir peut véritablement séparer l'Église de l'État!
Thursday, August 19, 2010
À RAS LA BARBE! (arroseurs laïcitico-xénophobes...arrosés)
À ras la barbe! Un coup de génie, littéralement en pleine gueule des xénophobes inconscients connus sous l'étiquette de « laïcistes ». Le meilleur truc que j'ai lu depuis longtemps. L'auteur, avec humour et cohérence, démolit pour de bon tous les faux arguments construits à partir d'une xénophobie incohérente (sans doute inconsciente pour la plupart). Les PQ, ADQ et autres soi-disant « laïcistes », surtout les barbus nationalistes, en particulier ceux qui se retrouvent dans les médias et dans les partis politiques, seront-ils conséquents suite à leur lecture de ce billet et vont-ils proposer que leurs mesures ô si nécessaires de « laïcisation » doivent logiquement et absolumment inclure le rasage obligatoire...?(Puisque ce n'est aucunement question de xénophobie anti-musulmane et, dans une moindre mesure, anti-juive, ou de défoulement anti-catholique à cause de leurs propres démons personnels, non, non, quelle idée...)
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment