La proposition d'une Commission nationale des valeurs mobilières (CNVM) offre une chance inouïe pour les fédéralistes, les PLQ, PLC, NPD, PCC et PV tous confondus, mais surtout les partis fédéraux, de démontrer à quel point le Bloc est non seulement dépassé, mais bien NOCIF aux intérêts du QC. Il est clair que la suite de l'histoire se décidera au fédéral. Quoi qu'on se raconte au QC, en toute complaisance, ce débat réveillera certains au fait que les prises de positions dans de tels dossiers par les camps sécessioniste et autonomiste, les PQ, ADQ et en particulier, le Bloc, sont considérées non seulement sans intérêt pour les interlocuteurs du QC ailleurs au pays, mais bien une preuve du bien-fondé d'une logique contraire : si les sécessionistes et autonomistes sont contre, c'est certainement une excellente idée. Ainsi, plus le Bloc, le PQ et leurs alliés indépendantistes dans d'autres domaines s'insurgent contre la proposition, plus elle a des chances de devenir une réalité, et d'être implantée à Toronto (ce qui ne leur déplaira peut-être pas, sachant combien ils sont prêts à collaborer, objectivement, à la déchéance du Québec afin de provoquer des incidents qui puissent leur servir d'arguments pour l'indépendance - tel Falardeau, ils aiment bien plus le QC et les Québécois en théorie que dans les faits, et sont toujours prêts à sacrifier la réalité des intérêts québécois aux intérêts supérieurs de leur rêve impossible, telles toutes les causes révolutionnaires, partout, depuis toujours).
Ce ne sont que les Québécois fédéralistes qui ont des chances d'être écoutés. Voilà la preuve la plus lourde du caractère nocif du Bloc, un faux parti nationaliste, qui par sa foi séparatiste, rend la défense des intérêts québécois (selon l'optique nationaliste) extrêmement difficile. Le débat sur la question de la CNVM permettrait aux caucus fédéralistes de faire de la pédagogie populaire quant à leur capacité de défendre et d'avancer les intérêts du QC, contrairement au Bloc, et illustrerait le rôle contre-productif et nocif joué par le Bloc quand les vraies questions surgissent.
Je ne serai pas hypocrite : je ne suis pas nationaliste, ni de nature à mettre les intérêts des structures au-dessus ceux des citoyens. Dans ce dossier, les arguments pour la CNVM me semble les plus forts, à condition que la CNVM soit établie à Montréal. Étant donné la langue et la culture des affaires nord-américaines, on peut s'attendre à ce qu'une CNVM Montréalaise demeurerait tout aussi sensible aux besoins nord-américains, mais sans toutefois perdre conscience du particularisme de l'économie Québécoise, de ses structures, notamment en ce qui à trait au marché du capital. Or, dépendant de son personnel, une CNVM torontoise ne serait pas nécessairement insensible à ces questions, mais l'on sera moins rassuré.
On verra si la CNVM voit jamais le jour. La route est longue, et parsemée d'embûches, et ce n'est pas pour rien que l'idée mijote depuis plus de 30 ans sans se concrétiser. Le temps que la Cour suprême réitère le rôle fédéral, puis que l'on mette en oeuvre le plan conservateur, etc....l'on parle de deux ans, au moins, et nous aurons des élections avant, sans doute. Donc, les caucus fédéralistes ont deux rôles à jouer, d'influencer les positions de leurs partis, et de préparer le terrain pour la suite des choses.
Je ne suis pas contre une CNVM, et je crois qu'elle sera établie, tôt ou tard, mais je comprends qu'un effet important (accidentel?) du mouvement d'opposition est de renforcer le pouvoir de négociation du QC quant aux détails de sa création, d'où ma conviction qu'on pourra faire en sorte que la CNVM soit établie à Montréal, malgré tout le grommellage des Torontois : on veut tant une CNVM? Il y a un prix à payer : elle sera montréalaise. Comme je l'ai noté, les mêmes arguments employés pour justifier son implantation à Toronto justifie autant, sinon plus, son établissement à Montréal.
Or. les candidats des partis fédéralistes qui font campagne afin d'affirmer un pouvoir décisionnel québécois dans un dossier aussi médiatisé et important pourront écraser les sophismes de leurs concurrents bloquistes, qui ne peuvent point promettre un tel influence dans un dossier aussi crucial, et qui plus est, seront compris comme les coupables dans l'affaiblissement de l'influence québécois. C'est exactement un tel dossier qui fait ressortir cette vive distinction entre les uns et les autres.
Les fédéralistes peuvent faire campagne en promettant d'assurer que la CNVM sera établie à Montréal. Les bloquistes? Rien. D'ailleurs, il est clair que dans de tels dossiers le QC n'a pas de meilleur défenseur de ses intérêts que Charest, et qu'un gouvernement péquiste serait incomparablement plus faible, plus inefficace, et pour tout dire, contre-productif.
S'ils savent le reprendre à leur compte, ce qui devrait être tout simple et tout naturel, ce dossier est extrêmement gagnant pour les fédéralistes, et pourrait s'avérer brutal pour les sécessionistes. Plusieurs sièges bloquistes dans le 450 pourraient être remis en jeu. La classe moyenne est intéressée par ces questions, et sait faire la part des choses.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment